Mémoires orales du canal de Suez


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bateau des messageries maritimes sur le canal

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Notice descriptive - Enregistrement MOCS22

Titre : François Nicoullaud, d'une famille française installée dès 1870 sur les bords du Canal, évoque son enfance et son adolescence et les grands moments de l'histoire du Canal, particulièrement la Seconde Guerre mondiales et le début des années 1950
Numéro d'inventaire : MOCS22
Titre collectif : Mémoires du canal de Suez. Recueil de témoignages oraux
Intervenant, responsabilité : Informateur : Nicoullaud, François / enquêteur : Joutard, Philippe / réalisateur : Collet, Raymond
Nature du document : enquête
Dépositaire :
Droits : Contrat signé Centre d'Études Alexandrines / Association du souvenir de Ferdinand de Lesseps et du Canal de Suez
Niveau de consultation : Consulation en ligne et réutilisation sur autorisation
Lieu d'enregistrement : Paris
Date d'enregistrement : 2017-09-08
Caractéristiques techniques : Type de document : Vidéo QuickTime ; dimensions : 1920 px X 1080 px ; Codecs : H 264, AAC ; Profil de couleur : HD (1-1-1) ; Canaux audio : Stéréo
Durée : 40 mn
Langue : français
Qualité du son : bonne
Documents associés :
Lieu de stockage : Centre d'Études Alexandrines / Association du souvenir de Ferdinand de Lesseps et du Canal de Suez / Tgir Huma_Num
Voir aussi :
Auteur de l'analyse : Nenna, Marie-Dominique ; Ramière de Fortanier, Arnaud
Commentaire : François Nicoullaud, ancient ambassadeur, né en 1940 à Port-Tawfick, appartient à de vieilles familles sur le Canal depuis trois générations, du côté de son père comme de sa mère, arrivées à peu près au moment du creusement du Canal. Du côté Barbé, de sa mère, ce serait par hostilité à la IIIe république après 1870 ; du côté Nicoullaud, il y a un avocat à Alexandrie, républicain dont les deux femmes successives, deux soeurs, étaient grecques de Smyrne. Armand Barbé avait épousé une Italienne. Ils en ont conservé une certaine solidarité avec les Italiens du Canal, ce qui a posé des problèmes pendant la Seconde Guerre mondiale. Il y avait une hiérachie implicite parmi les nationalités et les religions : les Français et les Anglais en haut, puis les Italiens, les Grecs et, après eux, les Égyptiens. Sur la plage, il y avait une grille de séparation pour séparer du tout venant. Il ne se souvient pas d’amis d’enfance égyptiens. Les loisirs dans les clubs sportifs étaient de type aristocratique et colonial. Une autre activité sociale était les bals. C’était “un peu Célesteville des romans de Babar”. Les gens lisaient peu dans cette vie facile. Henri de Monfreid a été sévère contre eux. Il part en France à l’âge de dix ans, ne revenant que pour les vacances jusqu’en 1956. On cherchait en Europe les “bons établissements” (école des Roches, jésuites du Caousou…) sur le modèle anglais ; les enfants étaient couramment pensionnaires dès l’âge de sept ans. Les Frères de Ploërmel à Ismaïlia dont il a suivi les cours en Primaire étaient du “niveau zéro pour l’éducation”, idéals pour protéger contre l’esprit des Lumières. F. N. est très sévère à leur propos et les oppose au collège Saint-Marc à Alexandrie, aux jésuites, (collège de la Sainte-Famille) et à la Mission laïque au Caire, qui étaient, eux, de bon niveau. Il évoque la barrière invisible avec le “village arabe” dans lequel on ne va pratiquement jamais et compare les villes du Canal aux cantonnements britanniques des Indes, voisins des casernes. Anecdotes sur Claude François et Fernand Legros. Deux grands moments historiques sont évoqués : la seconde Guerre Mondiale et le début des années 1950. Les Français Libres ont été nombreux sur le Canal ; leur rôle au sein du Canal a permis de remporter la bataille d’El-Alamein. La maison voisine de celle de ses parents a disparu sous les bombardements. Il y a eu une véritable union entre Français et Britanniques pendant la guerre ; ambiance inoubliable avec les jeunes officiers anglais qui venaient danser. L’arrivée de Naguib et de Nasser introduit le trouble. Il y a eu en 1951-1952 des échauffourées dures contre les Britanniques avec des morts, à quelques centaines de mètres du lieu où il habitait. L’émotion de Égyptiens face à la défaite égyptienne contre Israël en 1948 a été un facteur déclenchant pour la suite. Les gens de la Compagnie à Paris ont poussé à l’expédition de 1956 (chèque publié par Libération en première page), avec la légende créée par la Compagnie à Paris que le Canal ne pourrait pas fonctionner sans les Européens. Ce fonctionnement n’était pas si compliqué tout s’est très bien passé par après 1956. Nasser a été très correct ; il a payé les actionnaires rubis sur l’ongle.
Descripteurs : creusement du Canal ; hiérarchie sociale ; vie sociale ; sports; vie associative ; spectacles ; fonctionnement du Canal avant 1956 ; stations du Canal ; présence britannique ; relations entre communautés ; communauté française ; communauté grecque; communauté italienne, population égyptienne ; ségrégation sociale ; scolarité ; anecdotes ; religions ; francophonie ; nostalgie ; retours en Égypte ; nationalisation de la compagnie Universelle du Canal; fonctionnement du Canal après 1956
Périodes citées: années 1940 ; Seconde Guerre mondiale ; guerre de 1948 ; événements de 1951-1952 ; guerre de 1956
Lieux cités : Port Tawfick; El-Alamein ; Ismaïlia ; Izmir ; Alexandrie
Noms cités : Gaulle, Charles de ; Gamal Abdel Nasser ; Mohamed Naguib ; Frères de l'instruction chrétienne de Ploërmel ; François, Claude ; Legros, Fernand ; Cortot, Alfred ; Monfreid, Henry de
Mise en ligne : 10 novembre 2019